Publié dans Société

Jeunesse et monde numérique - Les deux facettes de l’intelligence artificielle 

Publié le mercredi, 16 juillet 2025

Plusieurs opportunités à portée de main. L’intelligence artificielle (IA) constitue une aubaine pour les jeunes de créer des emplois. Elle peut également être une menace pour certains travailleurs, dans la mesure où les tâches peuvent être accomplies plus rapidement et plus intelligemment avec. Selon la récente recherche menée par l’Organisation internationale du Travail (OIT), un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l’IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d’être supprimés parce qu’une intervention humaine reste indispensable (source : ILO Brief. Note de recherche. IA générative et emploi : mise à jour 2025. Mai 2025). Des jeunes témoignent des avantages et des risques encourus avec la révolution IA actuelle.

 

L’IA ne remplace pas les gens, elle les rend meilleurs

De plus en plus de jeunes malagasy savent exploiter l’IA et en tirent des avantages. Si certains en sont diplômés, bon nombre d’entre eux sont pourtant autodidactes. Ny Ranto Antsa Joharitsimba, étudiant en 2è année en Informatique, en fait partie. « J'ai toujours été passionné par la tech, mais quand j'ai vu l'importance que prenait l'IA dans nos vies, je me suis dit : "il faut que je comprenne ça !" J'ai donc commencé à me former tout seul. J'ai appris à créer des automatisations IA et à construire des agents intelligents pour différentes activités. Je me suis aussi formé au “Deep Learning” pour vraiment saisir comment ces technologies fonctionnent », se souvient le jeune homme de 20 ans. « Ce qui m'a le plus surpris, c'est de voir à quel point l'IA améliore concrètement la qualité du travail des gens quand elle est bien utilisée. Elle ne les remplace pas, elle les rend meilleurs ! », constate-t-il. Ny Ranto a pu créer des emplois en maîtrisant l’IA. « Aujourd'hui, j'aide des freelances à utiliser l'IA dans leur travail quotidien, afin de booster leur productivité et permettre d'exploiter leur vrai potentiel. Concrètement, j’apporte mon aide en créant des automatisations de processus, par exemple dans le tri de mails et la catégorisation automatique, avec proposition de réponses. Les employés freelances, entre autres ceux dans le marketing, qui cherchent à gagner du temps sans forcément embaucher quelqu'un pour des tâches minimes constituent mes principaux clients. A cela s’ajoutent les coachs de formation ou en développement personnel, etc. » 

Une équipe humaine trop coûteuse...

Outre ceux qui ont pu créer des emplois, la révolution de l’IA est aussi la source du chômage pour certains travailleurs, notamment ceux œuvrant dans l’offshoring. H.L., un père de famille qui travaille dans ce secteur depuis plus de 15 ans, en fait partie. « ...Grâce à un contrat obtenu avec un sous-traitant d’un grand média français, j’ai pu développer mon activité. La mission en elle-même était relativement simple, mais le volume de travail était conséquent. Il m’a donc fallu recruter à mon tour afin d’assurer la charge. Entre 2020 et 2024, je dirigeais une équipe de plus d’une dizaine de collaborateurs. Cette dynamique nous a permis, en famille, d’acheter un véhicule adapté à nos besoins, de partir en vacances chaque année et même de débuter la construction de notre propre maison. Malheureusement, en octobre dernier, j’ai reçu une annonce brutale : mon principal client mettait fin à notre collaboration. D’après lui, une équipe humaine devenait trop coûteuse face à une intelligence artificielle capable d’effectuer notre travail à un rythme cinq fois plus rapide », nous confie le père de famille, encore désorienté par la situation. « Sur le plan personnel, cette rupture a eu des conséquences immédiates. Le projet immobilier a été mis en pause, nos revenus ayant été réduits de plus de moitié, ne suffisant plus qu’à couvrir les charges fixes... », déplore-t-il. Face à ce revirement désavantageux, notre interlocuteur consacre son temps à se former de manière autodidacte sur les outils liés à l’IA. « Je suis convaincu qu’il s’agit là d’un tournant décisif pour les métiers du numérique. Malheureusement, les formations les plus pertinentes restent encore hors de portée financièrement, alors je me contente pour le moment de vidéos et de tutoriels en ligne », souligne-t-il. 

Ces témoignages de jeunes nous montrent les deux faces de la révolution IA. Dans tous les cas, ils n’ont pas manqué d’émettre des conseils à leurs pairs. « Au lieu d'attendre qu'on me donne un job, j'ai créé le mien grâce à l'IA. Et franchement, c'est exactement ce que peuvent faire d'autres jeunes aujourd'hui. L'IA, c'est notre chance de nous démarquer sur le marché du travail international alors foncez ! L'IA n'est pas là pour nous faire peur, mais pour nous donner des super-pouvoirs au boulot », conseille Ny Ranto. Pour sa part, H.L mise sur l’adaptation. « ...une chose est sûre : si l’on ne s’adapte pas à ces nouvelles technologies et les impacts de l’IA sur le monde du travail, elles finiront par nous dépasser complètement », prévient-il.

 

Recueillis par Patricia R.

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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